L’investissement en SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) séduit par sa capacité à générer des revenus réguliers tout en diversifiant un patrimoine immobilier. De son côté, l’assurance-vie reste l’enveloppe fiscale préférée des Français pour placer leur épargne dans un cadre fiscal avantageux.
Mais que se passe-t-il lorsqu’on combine ces deux supports ? Peut-on réellement améliorer le rendement net de ses SCPI en les logeant dans une assurance-vie ? Et surtout, quelle fiscalité s’applique concrètement aux SCPI détenues via un contrat d’assurance-vie ?
Dans cet article, nous faisons le point de manière claire et précise sur les mécanismes fiscaux à connaître, les avantages de ce mode de détention, mais aussi ses limites. Avant d’investir dans la pierre-papier via l’assurance-vie, il est essentiel de bien comprendre les règles fiscales applicables pour éviter les mauvaises surprises et optimiser votre stratégie patrimoniale.
Pourquoi loger des SCPI dans une assurance-vie ?
Associer SCPI et assurance-vie permet de tirer parti des atouts de chacun de ces supports d’investissement. La SCPI offre un accès simplifié à l’immobilier locatif, tandis que l’assurance-vie constitue une enveloppe fiscale souple, évolutive et avantageuse sur le long terme.
Une diversification efficace du contrat d’assurance-vie
L’assurance-vie, en version multisupports, permet d’investir non seulement dans des fonds en euros ou des unités de compte classiques (actions, obligations), mais aussi dans des supports immobiliers tels que les SCPI. Ce choix permet de :
- renforcer la diversification du contrat,
- bénéficier de rendements potentiellement supérieurs à ceux des fonds en euros,
- s’exposer à l’immobilier tout en profitant de la fiscalité différée de l’assurance-vie.
Un accès simplifié à la “pierre-papier”
Investir en SCPI via l’assurance-vie est souvent plus accessible que l’investissement en direct. La plupart des contrats permettent de souscrire à partir de quelques centaines d’euros, avec une gestion entièrement assurée par la compagnie.
Autre avantage : la liquidité est facilitée, puisque les rachats de parts passent par l’assureur, ce qui peut raccourcir les délais par rapport à une cession sur le marché secondaire des SCPI.
Une solution pour optimiser le rendement net
La fiscalité des revenus fonciers étant souvent lourde en cas de détention directe (jusqu’à 47,2 % selon la tranche marginale), loger des SCPI dans une assurance-vie permet de différer l’imposition. Cette optimisation peut améliorer significativement le rendement net de votre investissement.
La fiscalité des SCPI détenues en direct : un cadre souvent contraignant
Avant de comprendre les avantages fiscaux liés à l’assurance-vie, il est essentiel de rappeler comment sont imposés les revenus générés par une SCPI en cas de détention directe.
Une imposition sur le revenu potentiellement lourde
Les revenus distribués par une SCPI sont assimilés à des revenus fonciers. À ce titre, ils sont soumis à :
- L’impôt sur le revenu, selon votre tranche marginale d’imposition (TMI) ;
- 17,2 % de prélèvements sociaux.
Plus votre TMI est élevée, plus la fiscalité pèse sur la rentabilité nette de votre placement.
Exemple : un contribuable avec une TMI de 30 % verra ses revenus de SCPI taxés à 47,2 % au total (30 % + 17,2 %). Autrement dit, près de la moitié des revenus bruts sont absorbés par l’impôt.
Deux régimes fiscaux possibles
1. Le régime réel
Il permet de déduire certaines charges (intérêts d’emprunt, frais de gestion, travaux) des revenus bruts. Ce régime est souvent plus avantageux pour les investisseurs ayant contracté un crédit ou supportant des charges importantes.
2. Le régime microfoncier
Il applique un abattement forfaitaire de 30 %, sans possibilité de déduire les charges réelles.
Attention : ce régime n’est accessible que si l’on détient également un bien immobilier loué nu, et si le total des revenus fonciers ne dépasse pas 15 000 € par an. Il est donc peu compatible avec un investissement uniquement en SCPI.
Une complexité supplémentaire pour les SCPI investies à l’étranger
Certaines SCPI détiennent des biens immobiliers situés hors de France. Dans ce cas, les revenus peuvent être soumis à une double imposition : dans le pays d’origine et en France.
Heureusement, la plupart des conventions fiscales prévoient un crédit d’impôt équivalent à l’impôt payé à l’étranger. Ce crédit vient réduire l’impôt dû en France, mais ne le supprime pas toujours totalement.
La fiscalité des SCPI en assurance-vie : une imposition différée et allégée
L’un des principaux avantages d’investir en SCPI via un contrat d’assurance-vie réside dans le traitement fiscal spécifique appliqué aux revenus générés par les SCPI. Contrairement à une détention en direct, les loyers perçus ne sont pas immédiatement imposés.
Une fiscalité uniquement en cas de retrait
Les revenus issus des SCPI (dividendes, plus-values) sont capitalisés au sein du contrat d’assurance-vie. Ils ne sont pas fiscalisés tant qu’aucun rachat (retrait) n’est effectué. Cela permet de faire fructifier le capital dans un cadre fiscalement neutre pendant plusieurs années.
Deux options fiscales au moment du rachat
Lors d’un retrait, seule la part des gains inclus dans le rachat est soumise à l’impôt. L’épargnant peut alors choisir entre deux modes d’imposition :
- Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé flat tax : 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux) ;
- Le barème progressif de l’impôt sur le revenu, si cela est plus favorable selon sa tranche d’imposition.
Une fiscalité allégée après 8 ans
L’assurance-vie bénéficie d’un traitement fiscal préférentiel à partir de la 9e année de détention :
- Un abattement annuel est appliqué sur les gains retirés :
- 4 600 € pour une personne seule
- 9 200 € pour un couple soumis à imposition commune
- Les gains au-delà de cet abattement sont taxés à :
- 7,5 % + 17,2 % de prélèvements sociaux (soit 24,7 %) pour les primes inférieures à 150 000 € tous contrats confondus ;
- 30 % (PFU) au-delà de ce seuil.
Un effet de capitalisation fiscalement avantageux
Ce mécanisme de différé d’imposition permet aux revenus générés par les SCPI de se réinvestir dans le contrat sans frottement fiscal, améliorant ainsi le rendement global sur le long terme. C’est un levier puissant pour les épargnants qui n’ont pas besoin de revenus immédiats.
Impact sur l’IFI : les SCPI en assurance-vie restent imposables
Contrairement à une idée reçue, loger des SCPI dans une assurance-vie ne permet pas d’échapper à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Même si les parts sont détenues via un contrat multisupport, leur valeur entre pleinement dans le calcul du patrimoine immobilier taxable.
Intégration à l’assiette IFI
La valeur des parts de SCPI figurant dans une assurance-vie doit être déclarée si le patrimoine immobilier net taxable du foyer fiscal dépasse 1 300 000 €.
Cette règle s’applique même si vous ne percevez pas de revenus directs (puisque les loyers sont capitalisés dans le contrat). L’administration fiscale considère que la valeur immobilière sous-jacente est bien réelle.
Une déclaration obligatoire
Les compagnies d’assurance fournissent chaque année aux souscripteurs la valeur des actifs immobiliers détenus dans leurs contrats. Cette information doit être intégrée dans la déclaration IFI, en complément des autres biens immobiliers éventuellement détenus en direct.
En résumé, les SCPI en assurance-vie ne sont pas exonérées d’IFI, même si leur fiscalité sur les revenus est avantageuse. Ce point mérite une attention particulière pour les patrimoines importants.
Fiscalité des SCPI en assurance-vie : un outil efficace sous conditions
L’assurance-vie constitue un véritable levier fiscal pour optimiser la détention de parts de SCPI. En capitalisant les revenus à l’intérieur du contrat, elle permet :
- de différer l’imposition jusqu’au moment des retraits,
- de bénéficier d’un abattement fiscal après 8 ans,
- et, selon les cas, de réduire la fiscalité applicable sur les gains à seulement 7,5 % (hors prélèvements sociaux).
Cependant, cette fiscalité favorable n’est pleinement efficace que dans certaines conditions :
- si vous n’avez pas besoin de revenus immédiats (puisqu’ils sont capitalisés),
- si vous avez un horizon de placement long terme,
- et si le contrat d’assurance-vie sélectionné propose des SCPI de qualité avec des frais compétitifs.
En revanche, il faut garder à l’esprit que :
- l’imposition est seulement différée, pas supprimée,
- les parts de SCPI restent intégrées à l’IFI,
- et que la fiscalité avantageuse peut être absorbée par des frais trop élevés.
Investir en SCPI via une assurance-vie permet de bénéficier d’un cadre fiscal particulièrement favorable : les revenus et plus-values générés ne sont pas imposés tant qu’ils restent dans le contrat, et les retraits bénéficient d’une fiscalité allégée après 8 ans, avec des abattements annuels importants.
Ce différé d’imposition constitue un atout majeur pour les épargnants à la recherche d’une stratégie de capitalisation à long terme. Toutefois, cette optimisation fiscale n’élimine pas totalement l’impôt : il s’applique au moment des rachats, et les parts de SCPI restent intégrées dans le calcul de l’IFI.
La fiscalité des SCPI en assurance-vie est donc un véritable levier patrimonial, à condition de bien comprendre ses mécanismes et de choisir un contrat adapté. Chez Pierre & Placements, nous vous accompagnons pour structurer votre épargne immobilière dans les meilleures conditions fiscales.







.webp)