Vous souhaitez diminuer votre impôt sur le revenu grâce à un investissement ? Entre déduction, réduction ou crédit d’impôt, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Faut-il privilégier un avantage fiscal ponctuel ou récurrent ? Décryptage.
Déduction, réduction et crédit d’impôt : quelles différences ?
Trois mécanismes permettent de réduire votre impôt sur le revenu :
- La déduction fiscale
- La réduction d’impôt
- Le crédit d’impôt
La déduction fiscale
Elle intervient avant le calcul de l’impôt. Concrètement, il s’agit d’une charge qui vient diminuer votre revenu imposable. Plus votre taux marginal d’imposition (30 %, 41 % ou 45 %) est élevé, plus l’effet de la déduction est important.
Exemples :
- Si votre revenu net est de 45 000 € et que vous déduisez 5 000 €, votre revenu imposable tombe à 40 000 €. Avec un taux marginal de 30 %, l’économie d’impôt est de 1 500 € (5 000 € x 30 %).
- Si votre revenu net est de 85 000 €, la même déduction de 5 000 € ramène votre revenu imposable à 80 000 €. Avec un taux marginal de 41 %, l’économie atteint 2 050 € (5 000 € x 41 %
La réduction et le crédit d’impôt
Ils s’appliquent après le calcul de l’impôt et viennent directement diminuer la somme à payer. La différence entre les deux est essentielle :
- Réduction d’impôt : si le montant excède l’impôt dû, l’excédent est perdu (sauf cas particuliers de report).
- Crédit d’impôt : si le montant dépasse l’impôt dû, l’administration vous rembourse la différence.
Exemples :
- Impôt dû : 3 000 € / réduction d’impôt : 4 500 € → les 1 500 € excédentaires sont perdus.
- Impôt dû : 3 000 € / crédit d’impôt : 4 500 € → les 1 500 € excédentaires vous sont remboursés.
À noter : ces dispositifs ne concernent pas les impôts proportionnels (prélèvement forfaitaire unique sur les intérêts, plus-value immobilière, etc.). Ils sont réservés aux résidents fiscaux français (sauf exceptions) et n’affectent pas le taux du prélèvement à la source. Vous devez donc avancer la trésorerie avant d’en bénéficier.
Quel type d’avantage fiscal choisir ?
Le choix dépend avant tout de la nature de vos dépenses ou investissements. L’objectif fiscal ne doit pas être le seul critère : horizon d’investissement et tolérance au risque sont des éléments clés à considérer.
Avantage fiscal ponctuel ou récurrent ?
Certains dispositifs n’agissent qu’une seule fois, tandis que d’autres produisent leurs effets sur plusieurs années.
- Exemple ponctuel : si vous percevez un revenu exceptionnel, vous pouvez investir dans une SOFICA. Elle donne droit à une réduction d’impôt pouvant atteindre 8 640 € l’année de l’investissement.
- Exemple récurrent : avec un investissement locatif Pinel, la réduction d’impôt est répartie sur plusieurs années. Pour un achat de 250 000 €, vous obtenez 35 000 € de réduction, étalés sur 12 ans (3 333 € par an pendant 9 ans, puis 1 667 € par an sur 3 ans).
Quelles limites à la défiscalisation ?
Limites propres à chaque dispositif
Chaque avantage fiscal a ses propres plafonds.
- Les versements sur un PER sont déductibles dans la limite de 10 % de votre revenu professionnel.
- L’investissement au capital d’une PME est plafonné à 50 000 € par an pour une personne seule.
Limite globale des niches fiscales
Tous les avantages fiscaux confondus, le plafond annuel est fixé à 10 000 € par foyer fiscal, quel que soit votre nombre de parts. Ce plafond peut être porté à 18 000 € pour certains investissements spécifiques (Outre-mer, SOFICA).
Exemple :
Un foyer bénéficie de 6 000 € de crédit d’impôt pour emploi à domicile et 5 000 € de réduction Pinel. Total = 11 000 €. L’avantage est limité à 10 000 € en raison du plafond global.
Avant de vous lancer, il est donc essentiel d’évaluer l’espace disponible sous ce plafond et d’arbitrer entre déductions, réductions et crédits d’impôt pour optimiser votre stratégie fiscale.